Critique: Happiness Therapy

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Sous ses airs de comédie US un peu « vu et revu » se cache un vrai bon film.

Contrairement à ce que la Bande annonce ou même l’affiche laissait penser, Happiness Therapy est d’avantage une histoire (d’amour) dramatique qu’une comédie américaine simpliste. A la vue du titre français (encore une fois, un retitrage faussement anglais à la con) on se dit « C’est un nouveau YesMan ou quoi ? » « Happy Man ? » Si le scénario est effectivement assez basique « sur le papier » et s’il peu semblé orienté vers le public féminin, son traitement est pourtant d’excellente facture. Bons dialogues, bons acteurs (Bradley Cooper, que l’on voit d’ordinaire dans des rôles plus légers de « bogoss marrant », Robert De Niro: toujours aussi bon) et bons choix artistiques. Les fesses de Jennifer Lawrence en pantalon moulant, très bien aussi.

En fait, la surprise pour moi, c’est le scénario qui est très bien raconté. En voyant le synopsis et le casting, je m’attendais à quelque chose de plus romancé: le bon gars américain qui veut récupérer sa femme. Pleins de bons sentiments, une petite morale. Emballé, c’est pesé (le film, pas la femme) Et en fait, non ! Honnêtement, seule la fin fait un peu cliché. Le début du film est d’ailleurs plutôt déstabilisant. On y trouve Pat (Bradley Cooper) sortant d’un centre médical genre asile, après une longue hospitalisation. On sait pas trop pourquoi d’ailleurs. Il y a une certain flou, manifestement voulu par le réalisateur. Il se trouve que ce personnage est atteins de vrais troubles mentaux, et qui ne sont pas traités dans le film de façon cool ou amusante. Un passage est même vraiment violent. Il y a effectivement une vraie gravité dans le ton global du film, et une certaine violence, subtilement évoqué par le « Love hurts » présent sur l’affiche US.

SILVER LININGS PLAYBOOK

Dans la seconde partie, le film évolue et devient un peu plus « joyeux » mais c’est pas non plus une grosse marrade. Il y a tout de même un petit ressort comique, qui vient du personnage de Danny (Chris Tucker) et du policier. Malgré cela, ce que j’ai aimé, c’est qu’il existe une vrai cohérence dans l’histoire qui nous est raconté. Et je me suis senti proche du personnage principal, même si l’on a parfois du mal à le cerner. Après avoir vu le film, le titre français du film me semble encore plus trompeur. Le coté « positive attitude » (cher à l’ancien premier ministre J-P Raffarin) est finalement peu présent.

Il faut également saluer la réalisation de David O’Russell, qui fut notamment à l’œuvre sur The Fighter (avec la superbe Amy Adams, allez voir ça tout de suite !) Il devait massacrer Uncharted au cinéma, mais fait décidément de bons films. La mise en scène est la force du film. Elle est brillante, sans être folle ou trop marquée: elle est sobre, efficace, subtile. Il y a un coté « caméra à l’épaule » sans en faire trop. Voila, une vision d’auteur, sans en faire trop. J’ai également apprécié le travail sur la lumière, qui donne une image plus réaliste que d’habitude, sans faire « On à pris une caméra du pauvre acheté sur leboincoin pour faire plus réaliste, lol » Le film à beau être long, je n’ai pas vu le temps passer. Déception : la rouquine Brea Bee apparaît très peu à l’écran.

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Bref, si vous voulez passer un bon moment, avec un film bien foutu (et oui les potes), je vous conseille vraiment d’aller voir Happiness Therapy (Silver Linings Playbook) Une vraie bonne surprise pour débuter l’année 2013.