Ma passion pour le jeu vidéo

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Je suis toujours surpris de découvrir que certaines personnes se souviennent sans difficultés de leur tout premier jeu vidéo. J’en suis pour ma part, parfaitement incapable. Je me rappelle évidement de certains jeux qui m’ont marqués, mais mon premier jeu…Non, vraiment je ne vois pas ! J’ai l’impression que, depuis tout petit, j’ai eu naturellement accès à ce média sans avoir été confronté au choc de la découverte. Aussi banal dans mon esprit que le cinéma, la bande dessinée, la musique…J’ai grandi avec. Cependant, certains jeux, par leurs qualités, m’ont totalement émerveillés et on fait de moi bien plus qu’un simple consommateur de jeux. Ils ont forgés ma passion pour le média, et m’ont convaincu que le jeu vidéo pouvait être autre chose qu’un divertissement improductif.

Évidement, je ne cherche pas ici à définir ce qu’est un « vrai » passionné de jeux vidéo ; je n’aurais pas cette prétention. Je vous expose juste ma propre expérience vis à vis du Gaming, que je considère depuis 10 ans comme MA grande passion. Je ne m’imagine pas vieillir en l’abandonnant. Comme certains qui se disent enfin « mature », parce qu’ils ont rangé leur console de jeu au placard ! Je m’imagine pas vivre sans, c’est l’un de mes gros centres d’intérêts (après l’étude approfondie des rousses). Je joue, collectionne les jeux, m’informe quotidiennement sur les nouveautés, et surtout m’intéresse sans retenue à ce qui gravite autour: histoire globale du jeu vidéo, créateurs et artistes, influences. Je veux tout savoir !

C’est plus qu’une utilisation brute des jeux : c’est des heures et des heures de recherche, de lectures, de partage, de discussions sur les forums. Me contenter de simplement consommer n’est pas suffisant pour assouvir ma passion. Je me souviens, adolescent, avoir passé du temps à dessiner les cartes de Final Fantasy IX, imaginé de nouveaux airships qui auraient pu s’intégrer à l’univers. Dans mon agenda, j’avais également collé des artworks de mes jeux favoris, avec certains lieux emblématiques comme Canyon Cosmos de FF7, ou le manoir Croft de Tomb Raider. Quand j’avais un nouveau jeu, je n’arrivais pas à dormir en pensant à toutes les possibilités qu’il me restait à découvrir. Trop excité. J’emportais les notices dans mon sac d’école pour les lire aux inter-cours.

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Pourtant, quand j’étais jeune (avant mes 12 ans) je voyais surtout le coté purement mécanique du jeu vidéo. J’avance, je tue le boss, je vais au prochain niveau. Et le temps passe, et c’est l’heure d’aller au lit. Cela ne me faisait pas autant réfléchir ou fantasmer que quand je lisais un livre ou une bande dessinée de Tintin. La technique de l’époque y était pour beaucoup. Aujourd’hui encore, une bonne partie des «Hardcore Gamers » apprécient et pratiquement principalement les jeux vidéo pour le gameplay, pour le challenge apporté. Un peu comme une compétition contre la machine et contre les autres joueurs. Se dépasser, dépasser les autres. Des gamers peuvent jouer à Call of Duty tous les soirs sans jamais se lasser, comme si ils pratiquait un sport quelconque. Le reste est cosmétique.

Étrangement, je n’apprécie pas le jeu vidéo pour ça. Ce n’est pas pour le challenge que j’aime les jeux vidéo, mais pour le dépaysement unique qu’ils savent m’apporter. Je me vois plus comme une sorte d’aventurier vidéo-ludique, parcourant et explorant des mondes virtuels fascinants (ou très buggués).

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J’ai en effet la chance d’avoir un cerveau très crédule, qui se laisse rapidement emporter dans des univers imaginaires, même si ce dernier n’est en réalité qu’un tas de pixels dégueulasses. J’y crois. Et j’y plonge en saut de l’ange. Quand je lance Grand Theft Auto V, je prends un billet pour Los Santos, je m’immerge dans son univers et m’intéresse à ses secrets, ses personnages, son histoire. Je n’y vais pas pour faire le meilleur score, finir le plus de missions ou remplir un objectif. Le background, la direction artistique, l’ambiance, l’interactivité sont pour moi les éléments primordiaux d’un bon jeu. C’est pour cela que les Final Fantasy m’ont tellement marqués sur PlayStation: c’était avant tout de formidables voyages.

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La plupart de mes jeux préférés essayent d’être plus qu’une énumération de challenges : ce sont des portes vers des univers parallèles crédibles. Et moi, je viens y faire mon gros touriste avec ma chemise hawaïenne et mon appareil photo argentique. Vous savez, je fais mon Dwayne (voir la série Les chevaliers de Baphomet) Et j’oublie, le temps d’une partie, que le monde réel manque cruellement de fantaisie. Se surprendre à admirer la beauté d’un coucher de soleil, pourtant composé de lignes de code, c’est presque magique. Rien n’est vrai.

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Je ne sais pas si le jeu vidéo est un art (et à vrai dire, je m’en fou) mais pour moi, c’est un peu le média ultime sur le papier : il combine tous les talents, toutes les formes de créativité, et l’interactivité qu’il offre lui donne un avantage non négligeable : Une profondeur. J’adore certains films, certaines séries, mais souvent, je ne me pas m’empêcher de rêver : ce serait tellement génial si on pouvait explorer tel lieu, si l’on pouvait incarner tel personnage, si l’on pouvait changer l’histoire  ! (C’est mon ptit coté David Cage) Voir Batman au cinéma, c’est cool mais incarner pleinement le Dark Knight, ce serait encore mieux ! Je suis souvent attristé de voir la nullité de certaines adaptations de licences en jeux vidéo, tant le potentiel est énorme.

Le jeu vidéo permet d’accomplir de vrais fantasmes: être un assassin chauve, un sorceleur ou un écrivain en plein délire, faire des choses que l’on ne peut faire qu’en rêve. Je crois très naïvement que le jeu vidéo est l’expérience qui se rapproche le plus du rêve, et la technologie Occulus Rift risque d’aller encore plus loin. Évidement, le média reste encore très limité dans le domaine. C’est encore souvent un bête passe temps. Le jeu est prisonnier de son langage, de ses propres mécaniques, de la mode aussi. Mais je prends un plaisir fou à jouer à des jeux tels que Red Dead Redemption, Bioshock Infinite ou Journey rien que pour leurs aspects purement immersifs, ou les histoires qu’ils me racontent. Les émotions qu’ils me procurent.Il reste encore tant à faire, tant à améliorer, tant à créer.

Malgré les dérives commerciales, je reste très curieux de l’avenir du média. J’espère par exemple voir des jeux plus intelligents, plus engagés, plus porteurs d’un réel propos. La consensualité générale et l’envie de trop plaire rendent les jeux actuels très fades. L’essentiel des productions, même les jeux 18+ semblent raconter toujours la même chose, de la même manière. Sans heurter personne. Mais sans marquer personne non plus.

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Des créateurs comme Hideo Kojima ou Sakaguchi arrivent pourtant déjà à créer des jeux qui interpellent et qui poussent à la réflexion. Il y a des centaines de jeux de guerre, et malgré tout peu d’entre eux évoquent réellement le sujet ! Il faut voir la différence de ton entre un Call of Duty et un Zero Dark Thirty par exemple ! Alors, on va me dire que le jeu vidéo doit rester un divertissement neutre. Je ne suis pas d’accord. Le cinéma ou la littérature arrive très bien à s’affranchir du politiquement correct, et à prendre parti, à évoquer les choses qui fâchent, qui divisent, qui bouleversent. Comme pour le cinéma, j’espère que le jeu vidéo va un jour pouvoir proposer une réelle diversité, à travers des œuvres pilotés par des auteurs. Et non des chefs de projets.

Voila, cet article est un peu parti dans tous les sens (!) mais j’espère que vous aurez compris l’essentiel. Le jeu vidéo est ma plus grande passion, et je ne pense pas l’abandonner de si tôt. « The Best is yet to come ! »

Et vous,êtes vous des passionnés convaincus, ou voyez vous le jeu vidéo comme une simple distraction ?

Sauvegardes et jeux vidéo

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C’est un détail et pourtant, les systèmes de sauvegarde ont radicalement changés notre manière de jouer

On dit souvent que le jeu vidéo, c’était mieux avant (certains disent même ça des démos…) mais foutaises ! Calomnie ! Spoliation ! Les jeux d’antan étaient pour la plupart d’une difficulté extrême, codés pour être terminés par de rares élus (qui accédaient ainsi à un niveau d’existence supérieur) Peut être dans un but à caractère eugénique, afin que les illuminatis puissent faire le tri entre l’élite et le petit peuple. #complot.

Même un otaku gavé de Redbull pouvant terminer en mode very hard Dark Souls la tête en bas avec des gants de boxe, pleurerait de douleur devant un tel sadisme orchestré en format midi. Il y avait des jeux comme Alex Kidd in miracle world (Master System) ou l’on doutait même que les concepteurs du jeu eussent réussi à le finir un jour. Le monde merveilleux de l’écran Game Over. C’est un jeu pour les gamins, ça ?

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Et les chères têtes blondes que nous étions, devions malheureusement se contenter d’une telle offre. Certains, à la récré, pour impressionner les plus jeunes, prétendaient même avoir terminé les Schtroumpfs sur Megadrive (mais c’était les même qui disaient ensuite que le code pour voir Lara Croft à poil fonctionnait)

(J’ai essayé, ça marche pas)

Avancer dans les niveaux représentait alors une odyssée dangereuse, un véritable combat entre l’intellect humain en ébullition et la perfide machine, froide et impitoyable, riant de nos vaines tentatives. Pourtant parfois, le miracle se produisait : on arrivait à avancer dans le jeu. La concentration était énorme une fois passée le troisième niveau. Pas le droit à l’erreur. Une heure…deux heures de jeu. La tension. Même les acariens retenaient leur souffle. Et croisaient aussi leurs petites papattes. L’exploit était proche.

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Quand finalement mon père appelait « A table ! »,nous renvoyant à la dure réalité (celle ou l’école existe) Et, voyant  que nous n’arrivions pas, débarquait alors dans le salon….Vite, si vite… pour éteindre D’ UN COUP SEC la Master System ! Devant nos yeux médusés de gremlins. Minute de silence, puis hurlements. Cri de désespoir et de rage envers le monde. Pourquoi, pourquoi tant de haine !? Et mes parents concluaient alors : « C’est les jeux vidéo ça les rends fou !»

Parce qu’il faut bien comprendre : il n’y avait pas de système de sauvegarde à l’époque. On pouvait pas se dire « Pas grave, je continuerais la prochaine fois ! » C’était grave ! Toute ta progression, toute ton épopée, foutue…fou-tue. Tout à refaire ! Et c’est notamment à cause de ce point de détail (pas de système de sauvegarde) que les jeux paraissait si difficile et inaccessibles.

Heureusement, certains titres ont progressivement permis aux joueurs du monde entier de découvrir l’autre coté du miroir. A cause du manque de mémoire embarquée sur nos machine, il fallut d’abord se contenter du système de password.

En effet, via l’utilisation de différents mots de passe, on avait la possibilité de charger n’importe quel niveau d’un jeu. On pouvait ainsi découvrir les derniers niveaux (souvent horriblement durs) que l’on aurait jamais pu atteindre autrement. Je me souviens, sur PC, mon cousin Cédric avait même un grand classeur ou était recensé tous les mots de passe de ses jeux DOS (Aladdin, The Lion King, Dune…) C’était important. De nos jours, le seul password qu’on te demandera, c’est celui de ta Mastercard.

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Assez rapidement après cette période, le PC proposa un vrai système de sauvegarde : on pouvait enregistrer sa partie à volonté. Mais ce système, qui peut paraître ultime, avait quelques ratés. Surtout quand on se mettait à confondre la touche « charger » et la touche « sauvegarder » ! Ainsi, dans Tomb Raider, je me souviens que mon frère avait voulu recharger sa partie après un mauvais saut. Pas de bol, il utilisa la touche sauvegarder. Ainsi, la partie fut foutue et on était condamné à voir Lara se viander lamentablement au sol après un saut de 30 mètres. Zut. Mais c’est pas trop mon truc, le PC. Revenons sur consoles de salon.

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La génération 16 bits généralisa l’option de la sauvegarde (Megadrive, SNES…via la cartouche de jeu). Mais je ne me souviens plus tellement de cette période en tant que gamer. Une fois sur PSone (32 bits), Sony Computer eu l’idée géniale de proposer une chose qui allait devenir un objet culte pour de nombreux joueurs : la carte mémoire Sur cette carte magique, il y avait 15 blocs disponibles pour sauvegarder notre progression dans les jeux. Malheureusement, la carte se remplissait bien vite, puisque rares étaient les jeux qui ne demandaient qu’un seul bloc de mémoire. Il fallait donc sauvegarder, mais avec parcimonie.Le gros dilemme : quand un pote te prêtait un super jeu qui demandait « trois blocs requis » et qu’il ne t’en restait que deux. « Bon, je supprime ma sauvegarde de 90 heures de Final Fantasy VIII ou mes 99% sur Gran Turismo ? »

Et à l’époque, il fallait encore sauvegarder. Réaliser l’action d’enregistrement, que la machine ne pouvait encore pas faire toute seule (maintenant, il y a beaucoup d’auto-save) Il existait bien des systèmes de check-points (comme dans Crash Bandicoot) mais pour sauvegarder durablement, il fallait passer par un menu spécial ou un lieu spécial un peu tranquille. L’écran de la Warp Room dans Crash, la machine à écrire dans Resident Evil, l’appel de Codec dans Metal Gear Solid. Ne pensez pas que c’était le grand luxe pour autant : certains développeurs avaient l’idée débile de limiter le nombre de sauvegardes possibles, via la collecte de cristaux par exemple (Tomb Raider III) Histoire de continuer à être sadique. « – Tiens, on va bien les faire chier, dans notre jeu, les joueurs vont devoir gagner le droit de sauvegarder ! »

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Dans de nombreux jeux, il y avait aussi des « points de sauvegarde » une sorte de borne spéciale à l’intérieur du jeu, cassant généralement toute immersion (un gros truc lumineux dégueulasse qui se voit à quinze mètres) Une franchise comme God of War continue d’ailleurs d’utiliser ce principe. J’ai un mauvais souvenir de ces bornes de sauvegarde d’ailleurs. Je me souviens dans Final Fantasy X (dédicace à la confrérie du short asymétrique) avoir passé des heures à faire du farming pour améliorer mes personnages. Et au moment de sauvegarder, à moins de deux mètres du point de save’, je me faisait attaquer par un misérable ennemi. Genre, un lapin nain rose armé d’un gland. « Ah ah, il croit me menacer, ce vulgaire rongeur kawai, il est mignon »

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(Point de sauvegarde, dans Final Fantasy XII)

Et, finalement par un mauvais concours de circonstances, ce dernier butait tout mes persos en trente secondes avec sa botte secrète. Fin de la partie. Game Over. WHAT ? Et oui, dans le cul, tes heures de farming ! Et là, la machine jubile. Il fallait sauvegarder plus souvent ! Le genre de #fail qui donne envie de tuer des bébés pandas à l’arbalète mongole devant des mecs de chez Greenpeace quoi. De plus, ces bornes étaient souvent mal positionnés. Dés fois, tu avais quinze points de sauvegarde répartis dans lieu banal genre « La ville des bonbons » et des fois, tu te tapait dix boss à la suite, tous prêts à te violer par tous les orifices, et impossible de sauvegarder entre les combats ! (Et impossible de s’assoir aussi) La rage pure et simple !

A l’époque des disques durs de 1 to et des sauvegardes automatiques, je reste traumatisé par mes jeunes années de joueur. Ainsi, pour chaque jeux, j’ai tendance à créer une sauvegarde dés que je fais trois pas virtuels. Pour MGS4 par exemple, je jongle avec vingt cinq sauvegardes ! De même, certains jeux sont devenus bien trop faciles (Prince of Persia) car le système de sauvegarde gâche tout challenge. Mais ça n’empêche pas pour autant la perfide machine de parfois prendre sa revanche sur l’homme, en souvenir du bon vieux temps.

Dédié aux sauvegardes corrompues et aux disques durs qui lâchent sans crier gare.

(Voir aussi la fiche Wikipedia dédiée aux sauvegardes dans le jeu vidéo.)